Le cri du héron. Le clan des Otori : Livre IV

HEARN Lian

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Depuis seize ans, les combats ont cessé, et Takeo et Kaede règnent sur les Trois Pays pacifiés. Trois filles sont nées ; l’aînée, Shigeko, vient d’atteindre sa majorité et va recevoir la charge du domaine de sa mère. Les jumelles, inquiétantes dans une société qui prescrit leur mise à mort, ont, elles, hérité des pouvoirs secrets de la Tribu. (La clarté de la lune, LJA, octobre 2004). Ce n’est pas la seule ombre à ce tableau idyllique : l’empereur, poussé par un chef de guerre ambitieux, remet en cause la légitimité de Takeo que son entourage jalouse, sans compter ceux de la Tribu qui réclament vengeance pour la mort de leur chef, ni ce fils caché annoncé comme l’instrument de la mort de son père…

Prospérité et tolérance ne parviennent pas à dissimuler une faille dans le couple : Takeo n’a rien dit de la fin de la prédiction, ni de l’existence de son fils élevé par des membres hostiles de la Tribu. Kaede regrette de n’avoir pu concevoir de fils et n’arrive pas à surmonter sa crainte superstitieuse des jumelles. Autant de questions restées en suspens pour pousser l’auteur à conclure dans ce quatrième volume imprévu. Déséquilibre entre masculin et féminin dans un monde féodal en train de disparaître : à l’harmonie des rapports humains et à la beauté de la nature succèdent les intrigues et un tournoi cruel, annonciateur de la guerre. La figure de Shigeko, dépassant combats et deuils, illumine un final à la hauteur de cette épopée grandiose.