Quintland

Le 28 mai 1934, cinq petites filles identiques naissent chez les Dionne au Canada, dans la province de l’Ontario. Les parents qui habitaient une petite ferme avaient déjà cinq enfants. C’est la première fois que des quintuplés survivaient. Mais la vie de ces enfants fut triste ; les dix premières années elles furent élevées par des infirmières, sans contact ou presque avec leurs parents et encore moins avec leurs frères et soeurs. Et surtout elles sont devenues une attraction, la foule venant les observer derrière des vitres, comme dans un zoo. L’auteur s’est emparé d’un sujet fascinant et est resté très proche de la réalité, ne rajoutant que deux personnages de fiction. On comprend bien l’intention du livre et la volonté de dénoncer les erreurs monumentales dans l’éducation de ces enfants qui ont été utilisées à des fins lucratives, au détriment de leur épanouissement. Elles n’ont fréquenté aucun autre enfant et ne sont quasiment jamais sorties de leur prison dorée durant leur enfance. Si le contexte historique est bien posé, la construction du roman ne convainc pas. Les passages en italiques sensés reproduire les pensées, à travers la première née, des petites filles qui ne se vivaient qu’en une seule entité, sont inégaux. Par ailleurs le côté fictionnel n’apporte finalement pas grand chose à cette histoire véridique qui fait tout sauf rêver. (A.E. et M.-T.D.)