Lafcadio, le lion qui visait juste

SILVERSTEIN Shel

LassĂ© de manger tous les chasseurs qui s‘aventurent dans la jungle et dĂ©cimaient les siens Ă  coups de fusil, le lion Lafcadio finit un jour par s’intĂ©resser Ă  cet Ă©trange objet. À force d’entrainement, il devient le meilleur tireur de tous les temps. Un propriĂ©taire de cirque qui passait par lĂ  lui propose, contre autant de marshmallows qu’il peut souhaiter engloutir, de se produire dans son cirque. C’est ainsi que Lafcadio dĂ©barque dans la grande ville amĂ©ricaine, pour y connaĂźtre une renommĂ©e croissante. Son adaptation Ă  ce nouvel environnement n’est pas sans surprises


Écrit dans les annĂ©es 80, ce classique de la littĂ©rature de jeunesse amĂ©ricaine est publiĂ© pour la premiĂšre fois en France. L’humour pince-sans-rire, Ă  prendre au second degrĂ©, s’installe d’emblĂ©e, et louvoie assez habilement au cours du rĂ©cit entre deux Ă©cueils : certaines longueurs et scĂšnes un peu trop rĂ©pĂ©titives. L’humanisation visible du lion au fil de l’histoire s’accompagne d’une rĂ©flexion sous-jacente sur les rapports d’un individu diffĂ©rent avec ses semblables, sur l’argent qui permet tout mais ne suffit pas au bonheur. Le lion finissant solitaire, incapable de trouver son identitĂ© en animal ou en homme, donne une conclusion douce-amĂšre Ă  cette fable philosophique qui frĂŽle le surrĂ©alisme, servie par des illustrations Ă  l’humour imparable.