Kill the Indian in the child

FONTENAILLE Élise

Adolescent, Mukwak, Indien OjibwĂ© du clan des Corbeaux, est interne – internĂ© devrait-on dire – dans un pensionnat catholique canadien. LĂ , il subit l’anonymat, l’humiliation et les sĂ©vices jusqu’à la torture, qui manque d’un rien de le tuer. La mort viendra de sa fuite libĂ©ratrice.  AveuglĂ© par une foi religieuse ou/et raciste qui le convainc de sa pseudo supĂ©rioritĂ©, jusqu’oĂč l’ĂȘtre humain est–il capable et coupable d’aller ? Comment peut-il commettre l’insoutenable au nom de sa vision exclusive du salut d’autrui ? En voici un exemple terrifiant tirĂ© d’une histoire vraie racontĂ©e avec la sobriĂ©tĂ© d’un tĂ©moignage. On sait aujourd’hui que plus de 150 000 enfants ont vĂ©cu ce type de calvaire et ce jusqu’en 1996. Scandale, manifestations, dĂ©nonciations, procĂšs sont enfin arrivĂ©s. Il y eut reconnaissance mais aucune condamnation ! Le rĂ©cit est dur, voire Ă©mouvant: comment pourrait-il en ĂȘtre autrement puisqu’il s’agissait ni plus ni moins de « tuer l’Indien dans l’enfant ». (M.-F.L.-G. et C.B.)