Plus haut que les oiseaux

PESSAN Éric

Un matin, trois ados, le narrateur et ses meilleurs amis, montés en douce sur le toit de leur immeuble, s’amusent à lancer des bouteilles de bières vides dans le jardin désert. Invisible à leurs yeux, le jardinier y travaille. C’est le soir qu’ils prennent conscience des conséquences de leur jeu: l’homme est à l’hôpital, dans le coma. La police traque les ADN. Pour les garçons, c’est le passage dans une « autre dimension », celle des remords et du sentiment de culpabilité qui ronge inlassablement coeur et esprit.

 

L’écriture, évocatrice, pose joliment le cadre du roman, cette banlieue morose où le manque d’horizon est comblé par les balades interdites sur le toit. Le style simple, direct, sait aussi traduire les émotions et le ressenti du narrateur: les pensés récurrentes, la boule dans l’estomac,  la tentation de se dénoncer pour soulager sa conscience, la peur,… L’étude de Crime et châtiment en cours de français permet d’approfondir le thème de la culpabilité. Le père du narrateur est un engagé convaincu auprès des bonnes causes: blessure supplémentaire pour l’ado dans un premier temps, puis occasion de se « racheter ». Passage de l’inconscience à la responsabilité,  l’intrigue évite la démonstration par la justesse de l’analyse et la finesse de la langue.