Les tortues de Bolilanga

PRÉVOT Franck

À la mort de son petit frĂšre, Alam est inconsolable. Il ne comprend pas les explications des adultes qui parlent d’une Ăąme en voyage, de la fatalitĂ©. Alors son grand-pĂšre lui raconte la lĂ©gende indonĂ©sienne  d’Ibou Min’ : emportĂ©e par les eaux de la riviĂšre avec ses deux enfants, elle a rĂ©apparu avec un visage de femme mais un corps de tortue, protĂ©geant les enfants morts transformĂ©s en tortues. Sur l’üle dĂ©sormais, plus personne ne pĂȘche ces animaux, menacĂ©s de disparition. Mais le bruit court que des promoteurs veulent construire un centre touristique


 

Clairement divisĂ© en deux parties, le roman aborde dans un premier temps le deuil vĂ©cu par un enfant qui a perdu un jeune frĂšre, thĂ©matique peu frĂ©quente en littĂ©rature jeunesse. L’apaisement commence avec la lĂ©gende qui permet d’apprivoiser la mort et qui fait l’objet d’un trĂšs bel album Ă©ditĂ© parallĂšlement (Ibou Min’ et les tortues de Bolilanga, analysĂ© dans ce mĂȘme numĂ©ro). L’enfant protĂšge les tortues car il sait que l’une d’elle est son frĂšre. Cette responsabilitĂ© l’aide Ă  surmonter son chagrin. La deuxiĂšme partie, le passage Ă  l’action, Ă  un projet concret pour la prĂ©servation d’un patrimoine, reprĂ©sente une nouvelle Ă©tape dans le travail de deuil. La mĂ©thode mise en oeuvre peut paraĂźtre bien illusoire, mais le rĂ©cit est riche d’une culture et d’une rĂ©flexion sur la mort. À partir de 10-11 ans