La langue et le couteau

KWON Jeong-hyun

1945. La Mandchourie est occupĂ©e par les troupes japonaises, menacĂ©es par l’armĂ©e soviĂ©tique qui avance inexorablement. Le communiste chinois, Chen, doit sa survie Ă  l’inventivitĂ© des plats qu’il crĂ©e pour le commandant japonais Otozo, fou de cuisine. Sa compagne corĂ©enne, dĂ©placĂ©e de force en Mandchourie comme beaucoup d’autres et qui a servi d’esclave sexuelle aux soldats japonais, devient celle d’Otozo.   Ce premier roman, traduit du corĂ©en, baigne dans une atmosphĂšre Ă©trange. L’auteur Ă©voque avec force dĂ©tails les horreurs subies par ses compatriotes et relate avec une minutie lassante les recettes des plats corĂ©ens et mandchous Ă  base de placenta de panthĂšre, de tendons de cerf ou encore de cerveau de singe. Le cadre historique est bien campĂ© dans ce Mandchoukouo, dernier bastion de l’empire japonais oĂč survit le dernier empereur de Chine, l’affrontement de l’officier japonais et de son prisonnier chinois bien dĂ©crit. Ces deux passionnĂ©s de cuisine auront chacun un bout de leur langue, l’organe du goĂ»t, tranchĂ© Ă  titre de vengeance. Un livre Ă©trange. (D.C. et M.S.-A.)