Les vulnérables

LEE Chang-rae

Corée du sud, 1953. June, onze ans, a perdu toute sa famille pendant la guerre. Elle vit dans un orphelinat dirigé par un pasteur nord-américain et sa femme, Sylvie, à laquelle elle voue un culte ; elle espère ardemment que le couple l’adoptera. Hector, ancien engagé, qui travaille comme homme à tout faire, essaie de lutter contre son attirance pour Sylvie. États-Unis, 1986. June, atteinte d’un cancer en phase terminale, souhaite retrouver son fils, parti en Europe depuis de nombreuses années. Elle tente de convaincre Hector de l’accompagner. Ce roman d’atmosphère sur les horreurs des guerres et l’impossibilité de s’affranchir des blessures morales et traumatiques est profondément émouvant. Il est riche en longs développements qui mettent à jour la complexité des caractères et des relations entre les protagonistes (Le ciel de Long Island, NB juin 2006). D’une construction très élaborée et complexe, il va et vient entre les époques et les lieux, et éclaire progressivement la psychologie des personnages en distillant les informations, parfois jusqu’à l’excès. Aucune échappatoire aux souffrances vécues et pas le moindre espoir de bonheur, même fugitif. Un récit poignant à l’écriture sobre.