Lettres mortes

En 1942, dans le désert libyen, un motocycliste anglais, grièvement blessé par l’explosion d’une mine, est secouru par un petit groupe disparate de déserteurs. Ne se souvenant de rien, notamment pourquoi il est porteur d’un sac postal, il se rétablit d’une façon surprenante et accompagne ses sauveurs dans une lente et difficile équipée, pleine d’embûches et de rencontres, le plus souvent inquiétantes, vers Le Caire. En chemin, il lit les missives dont il est chargé et en imagine les auteurs et les destinataires. Premier roman de l’Anglais Robert Allison, cette aventure n’offre qu’un intérêt très relatif. Certes, les personnages sont plutôt originaux, la situation précaire du groupe peut susciter la sympathie, mais les dialogues sont pauvres, les rebondissements attendus, les rencontres répétitives. Les descriptions des paysages traversés sont noyées sous les détails ou les redites. Les noirceurs de la guerre, la cruauté ou la lâcheté de certains hommes ne sont que faiblement compensées par un certain courage, les rêveries, le sens critique et la souffrance du héros. Le lecteur se sent lui aussi pris au piège d’une traversée qui n’en finit pas.