Bleuets

NELSON Maggie

Une jeune femme pense tout haut, dans un temps de dĂ©pression consĂ©cutif Ă  une rupture sentimentale obsĂ©dante tant sur le plan Ă©motionnel que sexuel : 240 fragments numĂ©rotĂ©s, distincts et liĂ©s moins par les facĂ©ties de la mĂ©moire que par un libre jeu d’associations, de digressions aussi diverses qu’érudites. L’esprit vagabonde : pourquoi le bleu ? A-t-il Ă  voir avec le blues ? Est-ce la couleur froide de l’apaisement de la maturitĂ©, de l’espoir, du ciel
 ou celle de l’eau, de la riviĂšre, de la noyade, du dĂ©sespoir lors de ses visites Ă  l’amie paralysĂ©e ? Et d’ailleurs qu’est-ce que la couleur ?  Ce texte inclassable entre rĂ©cit, poĂšme et essai fascine par sa virtuositĂ© intellectuelle : une pensĂ©e stimulante, en apparence primesautiĂšre, qui interroge le monde, nous offrant au passage Goethe, Duras, Wittgenstein
 ses proches. C’est une autofiction qui ne dit pas son nom, qui choisit un registre inhabituel pour dire l’intime avec mĂ©lancolie et ouvrir sur des questionnements plus vastes. La voix qu’elle fait entendre, tantĂŽt pudique, tantĂŽt impudique est au-delĂ  des normes, des conventions. Un texte dĂ©routant et brillant qui ne peut laisser indiffĂ©rent. (M.T.D et C.B.)