Mon temps libre

LANGERAERT Samy

À la suite d’une déception amoureuse, le narrateur quitte Paris et s’installe à Berlin, ville où il a autrefois vécu. Se déroulent alors dans la capitale allemande des temps libres où s’éteint peu à peu une vision de Paris. Ceci au profit d’une vision très minutieuse et progressivement construite de Berlin.  Le roman prend parfois l’allure d’un guide touristique où la flore et la faune, les bruits, l’habitat et les Berlinois eux-mêmes sont habilement décrits tantôt avec empathie tantôt avec une certaine drôlerie. L’attrait de la langue et son affection pour certains mots en particulier « redonnent presque la santé  » au personnage.  Cependant les sentiments et l’absence de l’amie -« ce trou béant »- restent douloureux et font de lui un être attachant que le lecteur accompagne dans ce temps « ralenti, engourdi » qu’il émiette peu à peu. Un récit introspectif qui traduit avec justesse l’ambiance, vécue de l’intérieur et loin des clichés habituels, d’une ville dont on saisit l’âme, ainsi que l’effet que produit parfois un état dépressif. (A-M.D. et F.E.)