Sigmaringen

ASSOULINE Pierre

AoĂ»t 1944. La somptueuse propriĂ©tĂ© de la famille princiĂšre Hohenzollern Ă  Sigmaringen est rĂ©quisitionnĂ©e par les autoritĂ©s allemandes. Dans l’immense chĂąteau sont restĂ©s les domestiques sous la diplomatique autoritĂ© de Julius, majordome gĂ©nĂ©ral, assistĂ© de Jeanne, intendante française au rĂŽle ambigu. Le marĂ©chal PĂ©tain et son gouvernement y sont logĂ©s alors que dans le bourg voisin sĂ©journent des centaines de rĂ©fugiĂ©s collaborateurs, dont CĂ©line. Farouches rivalitĂ©s, amours clandestines, goĂ»t passionnĂ© pour la musique, sauvegarde des traditions s’épanouissent dans une atmosphĂšre de fin du monde. Reprenant le procĂ©dĂ© qu’il avait illustrĂ© avec succĂšs dans une oeuvre prĂ©cĂ©dente (Lutetia, NB avril 2005), Pierre Assouline confie la description des Ă©vĂ©nements Ă  un tĂ©moin privilĂ©giĂ©. Julius se livre Ă  une fine analyse du rĂŽle de l’aristocratie germanique, du jeu politique des Français exilĂ©s et de leurs ambitions, et des usages perpĂ©tuĂ©s par les serviteurs. L’alternance heureuse des passages historiques, des messages sociologiques et des Ă©tudes psychologiques – sans oublier la prĂ©cision de l’Ă©criture – est un des charmes de ce roman.