Soleil fané

TUYÊT-NGA NGUYÊN

Le 30 avril 1975, en vacances en Floride chez des proches vietnamiens, l’auteure assiste à la retransmission télévisée de la chute de Saigon qui tombe après des années de luttes fratricides entre Nord et Sud. Émigrée en Belgique pour ses études, elle retrouve alors intact son amour pour le Vietnam, pays de ses racines, meurtri par les combats, les espoirs et les désillusions, et où demeure encore sa mère.

 

Tuyêt-Nga Nguyen raconte le douloureux passé de son pays, le Vietnam, et comment elle l’a vécu. Lorsque certaines réalités, dans leur cruauté, outrepassent la fiction, avoir recours au roman permet, grâce à sa distanciation, d’aborder ce qui touche au plus profond de l’être. En ouverture, des mots simples, souvent anecdotiques, puis le ton s’intensifie, plus âpre, plus douloureux pour graver l’émotion et rapporter les témoignages recueillis dans un camp de réfugiés où se côtoient les ennemis d’hier devenus frères d’exil. Un livre au style direct, échappant à tout manichéisme, saisissant dans sa puissance d’évocation, qui sort de l’oubli les innombrables victimes de convictions si chèrement défendues.