Réservé à ceux

AUDREN

 

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Sa mère lui a toujours dit qu’elle était « la fille d’un courant d’air ». Alizée en a acquis la conviction qu’elle était la fille du vent. Avec son imagination d’enfant, une brise légère, c’est son père qui l’embrasse. Elle s’isole faute de pouvoir parler d’un parent si singulier. L’été de ses neuf ans, partie trop loin en mer sur sa planche à voile, elle dérive assez longtemps pour attraper une insolation et voir de minuscules créatures portant tous des noms de vents lui raconter qu’elle est trop grande maintenant pour croire que son prénom lui vaut la nature du vent.

L’absence du père, le transfert dans l’imaginaire, l’entrée dans le monde du réel et la découverte – capitale – de son identité, sont d’une grande finesse psychologique. Un vocabulaire recherché, une écriture complexe et le recul nécessaire pour comprendre la métaphore s’adressent à des lecteurs plus âgés que l’héroïne.