Pirate des Garages-Vides. Rapport

LOVERA VITALI Corinne

Pourquoi Jim a-t-il le visage dĂ©figurĂ© par un oeil Ă  moitiĂ© crevé ? On le saura au fil de son rĂ©cit, un « rapport » demandĂ© par le juge pour enfants et la psychologue. PlacĂ© dans une ferme suite Ă  une sanction Ă©ducative, l’adolescent doit s’occuper du poulailler tout en poursuivant sa scolaritĂ©. À sa maniĂšre, et au hasard des multiples questions qu’il se pose, il parle de lui, de sa mĂšre, de son pĂšre en prison, des adultes qui l’entourent. Il raconte aussi comment il a dĂ©couvert les « garages vides » pour en faire une caverne d’Ali Baba, volant d’abord une mobylette abandonnĂ©e puis un peu n’importe quoi. Jusqu’au jour oĂč


La particularitĂ© et l’intĂ©rĂȘt de ce rĂ©cit tiennent au style, original, faussement candide, trĂšs travaillĂ©, qui sĂ©duit souvent, peut agacer aussi par un excĂšs de phrases Ă  clĂ©s. Des trouvailles ici et lĂ , comme cette analyse de texte du Petit Poucet, vĂ©ritable morceau d’anthologie ! Le narrateur fait de lui-mĂȘme un portrait lucide et touchant d’enfant secouĂ© par le dĂ©sĂ©quilibre de ses parents, qui ne manque pas d’amour autour de lui, a envie de bien faire mais ne se comprend pas lui-mĂȘme.