Oiseau de malheur

Un couple de Finlandais, Heidi et Jirky, largue les amarres et part en randonnée en Nouvelle-Zélande pour vivre en entière communion avec la nature vierge. C’est aussi pour la jeune fille une façon d’effacer une relation difficile avec son père et gagner ainsi une forme de liberté. Jirky est l’homme de la situation. Mais Heidi a un frère…

Rivières, bourbiers, escalades, animaux… autant de difficultés à surmonter dans une nature inviolée, décrite avec tel souci du détail qu’on la sent proche, dangereuse mais fascinante. Dans une partition à deux voix, l’auteur alterne de courts chapitres qui donnent à l’écriture un rythme dynamique. Mais parfois, une voix off se coule dans le récit, violente, cynique : est-ce le frère paumé, voyou dangereux ou le kéa, oiseau de malheur, terreur des éleveurs, qui s’éloigne à tire d’aile ? Johanna Sinisalo excelle dans la fantasy – ce genre littéraire où irrationnel, merveilleux et réalité se côtoient (Jamais avant le coucher du soleil, NB juillet 2003). Elle laisse planer le doute, distille la confusion, mais nous régale d’une ode au courage, à la détermination et, surtout, à la nature.