Mensonges pieux.

O'SULLIVAN Mark

 

& &  

OD et Nance, 16 ans, s’aiment, mais se séparent insensiblement. OD sombre depuis que sa mère les a quittés sans un mot, lui et son père, musicien fini et alcoolique. Son refuge? Le foot, arrosé de bières ; et Nance, l’Africaine, découvrant que ses parents adoptifs lui ont toujours menti sur ses origines, se tait pour se lancer dans une quête tourmentée.

La parole est donnée alternativement aux deux adolescents et toute l’histoire vue à travers le prisme de leurs pensées et sentiments, éclaire singulièrement sur la façon dont se construit entre eux, puis entre eux et leur entourage, un mur d’incompréhension : cheminement des pensées parallèles, fausse interprétation de la parole de l’autre, forte introversion. Et, obstacle  grave, les « mensonges pieux » que chacun se fait à soi-même : amitié ou pitié pour Beano le copain albinos? Lâcheté ou inconscience de sa mère envers Nance ? La vérité, comment la reconnaître au fond de soi et la dire ? On entrevoit à la fin, de nouveaux départs possibles, des choix difficiles – certaines situations sont déchirantes. Malgré un tempo assez lent, ces questions, et certains personnages attachants,  donnent de la force au roman. Intéressant pour un club de lecture.