Le garçon qui ne pouvait pas voir les livres en peinture

WILLER Ellen

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En préambule, la lettre qu’Étienne, seize ans, vient d’écrire à un éditeur : aussi incroyable que cela soit, lui qui détestait les livres, s’est mis à lire et même à écrire ! Sa lettre accompagne l’envoi de son premier manuscrit, un récit où s’entrecroisent sa réflexion sur le statut de l’écrivain et ce qu’il vit au quotidien. Alors que ses parents venaient de lui annoncer leur divorce, traînant son ennui de pièce en pièce, Étienne s’empara d’un recueil de nouvelles de Salinger et ce fut le déclic : « c’est cette histoire qui m’a tiré de la mienne ». 

Une écriture subtile au ton parfois ingénu de l’adolescent, sympathique, fait défiler les auteurs qu’il découvre, les changements qu’il affronte – déménagement, première relation amoureuse. Si l’humour affleure souvent, la fin inattendue, rapide, vaudevillesque, est invraisemblable. Étienne le sent bien quand il déclare « Ça fera une meilleure fin pour mon livre ». Le thème du divorce a déjà été traité par l’auteur, vu du côté de Louise, la soeur jumelle d’Étienne : La fille qui ne digérait pas le divorce de ses parents (LJA, mai 2007).