Mauricio ou les élections sentimentales

MENDOZA Eduardo

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Mauricio, dentiste bien établi, oscille entre deux relations sentimentales contrastées. Avec une jeune avocate pragmatique, ambitieuse, appartenant comme lui à la bourgeoisie, il envisage un parcours raisonné, pas déplaisant. Rencontrée lors d’une brève participation à une campagne électorale socialiste, une chanteuse populaire lui fait entrevoir la détresse du milieu ouvrier, lui offre son amour désintéressé et une occasion de rachat pendant sa maladie.

 

Nous sommes à Barcelone, dans les années 1980, l’Espagne installe une social-démocratie et découvre le sida. Ton alerte, dialogues servent un roman paradoxalement languissant, à l’image de cet antihéros au caractère insaisissable, sans désirs profonds, qui exalte militantisme et engagement, stigmatise banalement la bourgeoisie, mais pour quelle cause ? Il reflète le regard désabusé que l’auteur porte habituellement sur l’humanité comme dans Le dernier voyage d’Horatio II (N.B. juil. 2004). Une chronique de la société catalane dans un pays en pleine mutation.