Le langage impossible. (Le jour du Watusi ; T.III.)

CASAVELLA Francisco

Survivant à ses déboires par des trafics minables, vers 1980, Fernando introduit des mangas japonais et fournit en drogue des jeunes argentés et déjantés. Vivant un temps (marié ? peut-être) avec Victoria, il retrouve enfin des personnages du premier volume (Les jeux féroces, NB mai 2005), dont il décrypte les mystères. Entre mythe et canular, tout était illusion et faux-semblant, le Watusi un bouc émissaire commode.

 Contrairement au Tome II (Du vent et des bijoux, NB juin 2005), le récit des aventures est accessoire et peu convaincant. De bons apartés, telles les pages sur les peintres de la Renaissance italienne ou le particularisme catalan ne suffisent pas à tenir en haleine. Le style aussi est moins nerveux, les phrases s’étirent, le bavardage règne. Le lecteur s’essouffle surtout s’il n’est pas catalan. Cet observateur bien informé porte son regard sur une société qui, après avoir trop cru aux idoles politiques, ne croit plus en rien, pas même en une modernité destructrice de tout et d’elle-même, porteuse d’un désenchantement profond. N’est-ce pas le message qu’adresse subtilement Casavella ?