Le monde dans la main

OLLIVIER Mikaël

Un SMS laconique, « ne vous inquiĂ©tez pas pour moi, je n’en peux plus, c’est tout », fait disparaĂźtre dĂšs le premier chapitre la mĂšre de Pierre. L’adolescent, 16 ans, habituĂ© Ă  une vie feutrĂ©e dans une famille classique, oĂč l’on Ă©lĂšve jamais la voix, se dĂ©bat alors entre questionnements et problĂšmes propres Ă  son Ăąge. Nos proches seraient-ils des inconnus? Il fouille, interroge, dĂ©couvre un pĂšre dessinateur de talent, un grand-pĂšre qui n’est pas le sien, une tante cĂ©libataire, couleur bleu marine et talons plats, qui a goĂ»tĂ© d’un amour interdit. Tout est confiĂ© Ă  sa soeur Alix partie au loin, mais dont les messages ironiques et pleins de bon sens, lui remettent la tĂȘte d’aplomb.

L’amour de Pierre pour la musique lui dicte les meilleures pages de son rĂ©cit. Les confidences de sa grand-mĂšre ĂągĂ©e sur sa virginitĂ© demandaient le silence, et les faibles arguments du pĂšre, banquier, qui refait sa vie dans la boulange, avec la boulangĂšre, sont bĂąclĂ©s en deux mots. DAns ce livre peu convaincant, un sujet, pourtant grave, mĂ©ritait plus de profondeur : en fait Alix est morte, les messages Ă©taient inventĂ©s par son frĂšre