Le jour où j’ai rencontré Cupidon

SELFORS Suzanne

Alors que les éditions Coeur Sensible attendent fébrilement son dernier manuscrit, Belinda Amorous, la reine du roman d’amour, est internée en psychiatrie. Pour protéger sa mère, Alice, 16 ans, leur cache la vérité mais les factures de la clinique s’accumulent et l’éditeur lance un ultimatum. Elle décide alors d’écrire le roman à sa place, bien qu’elle ne connaisse pas grand chose à l’amour. Voilà qu’un certain Errol emménage dans son immeuble ; il dit être Cupidon et la somme d’écrire la véritable histoire de ses amours avec Psyché – la version d’Apulée véhiculée depuis des siècles étant fausse. Le temps presse, car devenu mortel, il va mourir.

 

Sous une apparente légèreté, ce gros roman tisse une intrigue dense aux nombreux fils qui s’entremêlent. Le récit parle d’amour certes, mais touche aussi à la genèse de l’écriture d’un roman sentimental et son happy-end incontournable, la pression des maisons d’éditions, la notoriété de l’écrivain. Il sensibilise aux troubles bipolaires de la personnalité et à la souffrance pour l’entourage, effleure anorexie et cancer. Enfin, magie oblige, la mythologie est de la partie. L’héroïne, très attachante, navigue dans cet imbroglio avec ingénuité et une certaine maturité, mue par une farouche volonté de s’en sortir.