Quelques minutes après minuit

NESS Patrick

La mère de Conor, atteinte d’un cancer, doit désormais être soignée à l’hôpital. Sa grand-mère et son père, revenu tout exprès des États-Unis, s’occupent de lui. Que peuvent-ils faire pour cet enfant de 13 ans enfermé dans son monde, fasciné par un if qu’il observe depuis la fenêtre de sa chambre ? L’arbre se mêle au cauchemar qui le réveille chaque nuit peu après minuit et reste en suspens.Sur une idée de Siobhan Dowd (Sans un cri), morte avant de l’exploiter, Patrick Ness (Le chaos en marche) ajoute sa marque personnelle. La justesse de ton fait saisir les émotions contradictoires qui agitent Conor. La séparation marque la fin d’une connivence joyeuse avec sa mère, les adultes qui l’entourent lui semblent abrupts ou peu concernés. Les collégiens s’acharnent contre lui et soulignent son isolement. L’arbre confesseur et confident le met en face de lui-même. Que de difficultés à domestiquer ! Les illustrations à l’encre noire mêlent un végétal aux formes de monstre griffu au texte aéré, taches d’encre d’un test de psychologie. Le fantastique met ainsi à distance un adieu impossible et touche au plus profond.