Le cavalier démonté.

BIENNE Gisèle

C’est décidé ! Elle va enfin affronter ce grand-père qui la terrorise et qui s’est mis toute la famille à dos. Au café où il retrouve chaque jour des «gueules cassées», elle fait les premiers pas. Et elle revient régulièrement écouter le groupe parler de la Grande Guerre. Son grand-père l’emmène aussi sur les lieux des champs de bataille. Peu à peu, elle apprend à connaître ce vieil original que trois ans d’armée et cinq ans de guerre, en pleine jeunesse, ont détruit de l’intérieur et qui a tout rejeté, Église, institutions, commun des mortels qu’il traite de «nouilles». La vie scolaire et ses cours théoriques paraissent dérisoires à l’adolescente par rapport à cette «face cachée de la guerre» qu’elle partage avec des rescapés autour d’un verre d’alcool. Son grand-père parlait d’écrire un livre : c’est elle, l’auteure, qui prend le relais pour ce vibrant témoignage d’amour et cette émouvante leçon d’histoire, de transmission et de vie. Car si ce grand-père est iconoclaste et destructeur, il a aussi une énergie farouche dont sa petite-fille a hérité et qu’elle compte bien entretenir pour rester elle-même.