La tristesse des anges

STEFÁNSSON Jón Kalman

En Islande, à la fin du XIXe siècle, le Village est figé sous la neige. Autour du feu se rassemblent un capitaine aveugle, quelques femmes, Jens le postier et le gamin. Ce dernier va accompagner Jens dans sa tournée de la Mer Glacée. Un voyage en carriole aux confins du monde, enfer de « l’éternel hiver » et cependant lieu de rencontres pleines de vie et étonnantes.

 

Dans son premier roman traduit en français (Entre ciel et terre, NB mars 2010), l’auteur inscrivait déjà son intrigue dans ce pays de fjords et de landes. Dans un clair-obscur subtil et intemporel il approche au plus près la rudesse d’un climat qui n’a d’égale que celle de ces hommes et de ces femmes qui, face à la proximité des ténèbres, puisent leur force dans la magie des mots et des rêves, la chaleur de la solidarité et de l’amour. Un beau récit où l’écriture, sans respiration, tombe dru sur les pages comme les flocons – « les larmes des anges » – et oblige à cheminer lentement, au risque de s’enliser parfois, dans un texte dont la froide luminosité ne s’oublie pas de si tôt.