Le narrateur

ÓLAFSSON Bragi

Alors que G. attend à la poste pour envoyer un manuscrit à un éditeur, il reconnaît Aron, un homme qui l’obsède depuis longtemps. Autrefois Aron sortait avec Sara pour laquelle G. nourrissait un vif sentiment. Sur un coup de tête, G. commence à le suivre à travers les rues de Reykjavík.  Après l’absurde roman Les animaux de compagnie (NB mars 2011), Bragi Ólafsson donne à nouveau dans la singularité. La narration alterne de manière insolite entre la première et la troisième personne, probablement G., mettant le lecteur dans une position inconfortable de suiveur du suiveur, de l’auteur, du narrateur, l’obsession étant ainsi partagée. Cette folle poursuite à travers la ville et le temps est rythmée par les réminiscences des pensées vagabondes de G. le renvoyant à sa propre identité, lui-même s’interrogeant sur l’homme qu’il pourchasse, lui inventant une vie, des occupations et même des pensées. Un roman court qui laisse perplexe et engendre une certaine mélancolie déceptive tant les personnages sont peu attachants. (C.R.-G. et L.C.)