La parole de Fergus

DOWD Siobhan

1981. Dans une petite ville d’Irlande du Nord, proche de la frontière, Fergus rêve de quitter ce pays sombre et troublé pour aller étudier la médecine à Aberdeen. Au début de l’été, il trouve dans une tourbière le corps d’une petite fille, morte depuis presque 2000 ans. Impressionné, il lui arrive de rêver d’elle. Fergus passera un été plein d’interrogations, entre la guerre civile omniprésente, son frère Joe qui, proche de l’IRA et emprisonné, a entamé une grève de la faim, et ses émois pour la fille de l’archéologue, Cora.

Siobhan Dowd (Sans un cri, NB/LJA juin 2007) redonne à apprécier son écriture sensible et pudique dans ce roman publié à titre posthume. Elle entremêle avec une grande finesse histoire collective et histoire individuelle, à deux époques. Elle aborde, sans pesanteur, les thèmes de la mort et du sacrifice pour la communauté. À travers le regard de Fergus, dans une écriture juste et élégante, elle dénonce les haines qui durent et les violences qui tuent des innocents. Malgré son arrière-plan politique douloureux, ce roman profond entre vie quotidienne et initiation n’est jamais sombre, et se termine sur une note optimiste.