Jonas dans le ventre de la nuit

Ils sont trois, dans la nuit de la montagne où la neige commence à tomber. Sorgo, l’âne destiné à l’abattoir, échappe à son sort : Jonas, l’adolescent de la maison voisine, s’enfuit avec lui. Survient alors Aloïse, copain de classe de Jonas, qui se joint au duo ; il apporte gants et bonnets, sandwiches et sac de couchage indispensables pour supporter les longues heures froides à venir. Une escale dans un chalet leur accorde un peu de répit, mais il faut repartir avant l’aube pour atteindre au plus vite une mystérieuse destination vers laquelle une ombre – un chien ? – semble les guider…  La solitude au coeur de la nuit, la confrontation à la rudesse des conditions climatiques incitent les deux adolescents à aller au bout d’eux-mêmes physiquement, mais aussi psychologiquement. Chacun, dans l’épreuve, révèle à l’autre les difficultés de son enfance, et de ces échanges naît une nouvelle amitié et des réconciliations familiales. Tout ceci serait fort bien si les ressorts psychologiques n’étaient faibles, et les péripéties sans suspense. Un peu trop idyllique, jusqu’au happy end, même si le récit gagne peu à peu en chaleur humaine. (M.T. et A.-M.R.)