Haut vol : histoire d’amour

C’est l’histoire loufoque des frères Boone, Michael, peintre déchu nostalgique de ses succès passés et Hugh, colosse sympathique et attachant, attardé mental en réalité plein de finesse. Ils vont vivre, tous deux fraternellement unis, des aventures rocambolesques et pour Michael, amoureuses, avec une très jolie aventurière qui les attire à sa suite dans une escroquerie au marché de l’art audacieuse et alambiquée. Tout cela est conté, à travers les récits alternés des deux frères, dans un style extrêmement vivant – en dépit de quelques longueurs – cocasse et cru, avec un humour bien anglo-saxon. De la Nouvelle Galles du Sud en passant par Sydney, New York et le Japon, on savoure cette satire désopilante du monde de la peinture, miroir aux alouettes auquel viennent se frotter collectionneurs et fraudeurs. Australien, Peter Carey a écrit entre autres Ma vie d’imposteur (NB août-septembre 2005) qui traitait déjà d’un artiste déchu et de mystification littéraire. Dans une interview récente, il évoquait « la tendance australienne au culte de l’échec », un thème qui, tout comme celui de l’arnaque, semble l’inspirer.