La galerie des maris disparus

SOLOMONS Natasha

La vie de Juliet Montague est bien morne. Son mari, un bel opticien hongrois, est parti la laissant seule avec ses deux enfants. Ses parents, des Juifs aussi pratiquants que conventionnels, les entourent affectueusement tandis qu’elle retravaille dans l’usine de lunettes crĂ©Ă©e par son pĂšre. Mais Juliet aime la peinture. Elle a mĂȘme un don : elle sent quand une toile est bonne. Fort heureusement, elle rencontre des artistes peintres dont elle devient la muse et qu’elle dĂ©cide d’exposer dans une galerie. Les prĂ©cĂ©dents ouvrages avaient Ă©tĂ© bien accueillis (Le manoir de Tyneford, NB juin 2012). À la maniĂšre d’un catalogue d’art, les chapitres sont des intitulĂ©s de portraits – toujours de l’hĂ©roĂŻne – rĂ©alisĂ©s entre 1937 et 2006. Les personnages sont bien dĂ©crits, ainsi que l’ambiance d’une banlieue londonienne dans une famille juive trĂšs traditionnelle, dont la fille ni veuve, ni divorcĂ©e – donc au ban de la sociĂ©tĂ© – arrive Ă  s’en sortir. Si le propos reste lĂ©ger, on suit avec intĂ©rĂȘt les Ă©tapes de l’Ă©mancipation courageuse de cette hĂ©roĂŻne atypique.