Hakawati

ALAMEDDINE Rabih

Depuis 1992, le narrateur Osama vit aux États-Unis. À Beyrouth, au chevet de son pĂšre mourant, les souvenirs d’enfance s’invitent, rendant un vibrant un hommage Ă  son grand-pĂšre, fabuleux conteur – un hakawati –, mĂ©moire de sa famille druze libanaise. Le brassage des religions, des milieux sociaux, des nationalitĂ©s, a façonnĂ© le caractĂšre et la destinĂ©e d’une innombrable parentĂšle. ParallĂšlement, interviennent aussi Abraham, les croisĂ©s, des princesses de lĂ©gendes classiques, des princes conquĂ©rants aux Ă©popĂ©es glorieuses. Car la rĂ©alitĂ© déçoit l’espĂ©rance des humains : alors ils embellissent, poĂ©tisent, inventent ou revisitent l’existence.  Il a fallu huit annĂ©es Ă  Rabih Alameddine, Ă©crivain libanais anglophone, pour Ă©crire ce long et foisonnant roman, empreint d’humour et de tendresse, oĂč la fiction issue de la tradition orale alterne avec l’odyssĂ©e d’une saga familiale aux faits avĂ©rĂ©s depuis 1830. La multiplicitĂ© des personnages, l’absence de chronologie, l’enchevĂȘtrement des deux rĂ©cits demandent au lecteur une adaptation rapide et une concentration certaine. Mais le conte et sa merveilleuse inspiration, expressions d’une identitĂ© culturelle forte au Moyen-Orient, fascinent toujours.