Midgley, le héros de ce court roman, a souvent, en pensée, tué son père. Il a le sentiment de l’avoir toujours déçu. Or, lui sont annoncés par téléphone l’accident cardiaque et la mort inéluctable de ce père. Désireux de se montrer enfin à la hauteur, il se propulse auprès du mourant. Mais il s’avère que le séjour en Soins intensifs se prolonge.
Midgley, pourtant le personnage principal et central de cette histoire est effacé, inexistant, silencieux, tandis que défilent et babillent tous les membres de la famille. Avec son habituel humour caustique, ironique (cf. Jeux de paumes, NB mars 2002), Alan Bennet, au travers de ces personnages caricaturaux, dresse le portrait de relations sociales et familiales étouffantes et hypocrites. L’effet comique est assuré par l’utilisation de saisissants raccourcis. Toutefois, la brièveté de ce récit ne permet pas à l’auteur de donner vie à ses personnages, demeurant pour la plupart à l’état d’esquisses et de figurants.