Dans le miroir du Caravage

Michelangelo Merisi, dit Le Caravage, est au faîte de sa carrière. Rome, 1604. Son protecteur et ami, le cardinal Del Monte, l’aide à surmonter les désordres causés par les abus d’une vie débridée. Sa fréquentation des courtisanes – qui sont aussi ses modèles – l’entraîne trop souvent dans des imbroglios qui le mènent tout droit à la tristement célèbre prison Torre di Nona. Or, deux de ces femmes meurent dans des circonstances suspectes. Proche de l’une d’elles, Michele le révolté refuse de laisser impuni ce qu’il sait être un crime. Le Caravage, maître absolu du « clair-obscur », a marqué son époque autant par ses oeuvres puissantes que par sa vie tumultueuse. Le choix de Francesco Fioretti d’évoquer un tel homme à travers un thriller historique se justifie donc totalement. Malheureusement, la composition, alternant les pensées et réflexions du peintre avec la narration et des reproductions de ses oeuvres, si elle est originale, manque de fluidité. De plus, le souci didactique de l’auteur pèse un peu sur l’intrigue. Néanmoins, son érudition et la personnalité attachante de son héros font de ce récit un témoignage intéressant sur l’un des artistes les plus fascinants de l’histoire de l’art. (M.O. et A.Be.)