Crépuscule

CUNNINGHAM Michael

Le relatif confort moral de Peter Harris, galeriste new-yorkais de quarante-quatre ans, est ébranlé durant le bref séjour de son jeune et instable beau frère Mizzy dans son appartement. Peter est obsédé par la beauté, par l’idéal d’une beauté qui justifierait son existence; il la traque dans son métier, regrette son absence chez sa fille disgracieuse, et ne peut qu’être fasciné par celle de Mizzy, qui lui apparaît comme la réincarnation de son frère disparu, le reflet de sa femme lorsqu’il en est tombé amoureux, et un amant potentiel qui le sortirait de sa routine pour un destin romantique et tragique. Ce portrait d’un quadragénaire et d’un milieu, New York et le monde de l’art (artistes, marchands, acheteurs), est sérieux et méthodique. L’auteur insère avec métier des bribes de pensées et d’introspection dans le déroulé, soigneusement décrit, de la vie courante du héros. Il s’attarde sur l’usure du couple, les déceptions liées à l’éducation des enfants, les relations fraternelles, la quête de la beauté et la difficile acceptation du vieillissement. Plus classique que Le livre des jours (NB juillet 2006), intelligent mais sans surprise, ce roman douloureux et désenchanté s’achève sur une note optimiste.