Intermède

MARTELL Owen

Apprenant la mort du jeune contrebassiste LaFaro, Harry se précipite à la recherche de son frère de Bill à travers New York. Il craint le pire pour son cadet, pianiste doué mais dépressif et drogué, très attaché au défunt, avec lequel il formait un ensemble musical célèbre. Dévasté, Bill accepte l’aide fraternelle. Émergeant par intermittence de sa dépression, il tente d’aller se reposer chez ses parents en Floride. La tendre sollicitude de sa mère, la maladresse touchante de son père, le souvenir d’une enfance simple et heureuse peuvent-ils aider ce musicien en plein désarroi affectif et artistique ? Il se passe peu de chose dans ce roman subtil et sensible inspiré de la vie du pianiste de jazz Bill Evans. En contrepoint d’un mal-être absolu, seul ressort dramatique du texte, trois points de vue s’expriment dans une sobriété attentive, comme un souffle que l’on retient. Trois façons de se pencher sur l’être aimé, fils ou frère, dans l’attente d’un signe à interpréter pour comprendre et aider. Un français très classique dessert par moments la délicatesse intimiste de ce premier roman écrit en anglais par un écrivain prometteur qui publia d’abord en gallois.