Bienvenue au motel des Pins perdus

BIVALD Katarina

À Pine Creek, petit village de l’Oregon, Henny, trente-trois ans, qui gĂšre avec son amie MacKenzie le modeste motel des Pins perdus, est tuĂ©e par un poids lourd. Son esprit se dĂ©tache de son corps, elle peut observer sans entrave la vie du village et de ses habitants. Elle se dĂ©mĂšne alors pour raviver les liens qui unissaient autrefois ses amis tandis que le petit motel dĂ©cati, tenu par deux jeunes lesbiennes qui font tout pour le maintenir Ă  flot, est l’objet de la vindicte populaire.  Cette nouvelle chronique d’une petite ville (Le jour oĂč Anita envoya tout balader, NB juin 2016) dĂ©crit minutieusement, par l’intermĂ©diaire d’un fantĂŽme narrateur qui Ă©coute et ressent, mais ne peut se faire entendre, l’évolution des moeurs et les fractures sociales qui dĂ©chirent une communautĂ©. Elle dit aussi, dans une lente narration des faits et des souvenirs de jeunesse, la tristesse de la sĂ©paration et le regret d’une vie trop brĂšve dont les bons moments ont Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©s. Grave et lĂ©gĂšre, cocasse et sinistre, cette histoire pleine de bons sentiments qui exalte, dans une Ă©criture fluide, gĂ©nĂ©rositĂ© et amitiĂ©, rĂ©jouit et touche parfois. (E.L. et A.Be.)