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Éditeur aux États-Unis pendant trente ans à Panthéon Books qu’il a quitté pour créer The New Press, André Schiffrin a écrit en 2000 son autobiographie professionnelle, L’édition sans éditeurs. Il livre maintenant son autobiographie politique. Son père, créateur de la collection La Pléiade, ayant émigré aux États-Unis avec sa femme et son fils en août 1941 pour les abriter des mesures anti-juives, le petit André a été élevé à New York. Dès treize ans, il s’intéresse à la politique. De gauche il est et le restera, étudiant puis éditeur. Il détaille longuement les combats militants de sa jeunesse, où il a animé des revues d’étudiants durant ses études à Yale (États-Unis) ou Cambridge (Angleterre), expérimentant deux systèmes éducatifs alors aux antipodes, le premier payant et étriqué, le second subventionné et stimulant. Intellectuel, anti-Maccarthyste, Schiffrin se méfie de « l’argent qui ne produit que de l’argent et non plus des biens et des idées » et défend la social-démocratie qui peut apporter la justice et l’égalité. Si les souvenirs des années soixante paraissent lointains, les réflexions finales, sur le métier éditorial, restent très actuelles.