Une famille heureuse

CRANE Elizabeth

Quatre gĂ©nĂ©rations de Copeland vivent sous le mĂȘme toit : les ancĂȘtres – ThĂ©odore, pĂšre de Gordon, que l’on voit dĂ©cliner sous l’effet de la maladie de Parkinson, sa mĂšre l’inusable Vivian –, les actifs – Gordon, insatiable baratineur fan de cuisine, sa femme Jean qui a renoncĂ© Ă  une carriĂšre universitaire pour se consacrer Ă  sa famille –, Priscilla, insupportable, inculte et Ă©gocentrique qui ne s’intĂ©resse qu’à la mode, et son cadet Otis qui aime les maths et les mots croisĂ©s. Évoluant en interactions diverses, la famille se raconte au jour le jour. N’ayant Ă©crit jusqu’ici que des nouvelles (Banana Love, NB avril 2008) reflĂ©tant un humour new-yorkais, l’auteur explique dans deux longues postfaces comment elle s’est lancĂ©e dans le roman. Ses personnages Ă  la psychologie trĂšs fouillĂ©e sont traitĂ©s avec une distance rĂ©jouissante et Ă©voluent selon leur logique personnelle. Cadre, prĂ©occupations, frustrations, expression des liens affectifs, sont dĂ©peints avec finesse mais sans empathie, comme par un ethnologue attentif, amusĂ© parfois. C’est la chronique d’une famille curieuse, dĂ©jantĂ©e plutĂŽt qu’heureuse.