En suivant les deux familles Altman et “Plotov”, reliées par un fil parfois ténu, Marc Dugain illustre avec force les errements du pouvoir moscovite, depuis la période stalinienne jusqu’à nos jours. Le premier épisode montre Staline faisant amener de force, au Kremlin, quand il est pris de douleurs lombaires, une magnétiseuse réputée, la menaçant de mort si elle ne garde pas le secret. Les épisodes les plus prenants, vécus du côté des victimes ou de celui des dirigeants, ont pour cadre le naufrage du sous-marin atomique “Oskar” et le refus de Poutine d’accepter les secours occidentaux pour des raisons purement politiques.
Dans la lignée de La malédiction d’Edgar (NB mai 2005), ce roman de psychologie et d’ambiance, servi par une écriture précise et efficace, décrit un monde de misère et de déception ainsi que les constantes de la culture politique russe, déjà observées par Custine, culture fondée sur le mensonge, l’intimidation, la corruption, le mépris de la vie humaine et des droits de l’homme.