Trois jours à Oran

PLANTAGENET Anne

Après l’Indépendance, Antoinette Montoya, son mari et leur fils ont quitté définitivement l’Algérie pour Dijon, affirmant qu’ils n’aiment pas – ou plus – les Arabes. Cependant, Antoinette évoque toujours la ferme de Misserghin près d’Oran, où elle est née et a vécu heureuse durant trente-sept ans. La petite-fille d’Antoinette, après la mort de ses grands-parents, organise pour les soixante ans de son père un voyage-pèlerinage de trois jours à Oran. L’homme, taciturne et discret, s’épanouit, devient plus bavard, curieux de tout. Un séjour annonciateur d’apaisement… Le nouveau roman d’Anne Plantagenet (Le Prisonnier, NB octobre 2009) fait revivre les souvenirs de ces pieds-noirs déracinés, toujours accrochés à leurs souvenirs, leur tristesse et leur colère devant des adolescents qui les traitent d’esclavagistes. De façon assez déconcertante, la jeune narratrice intercale l’histoire de sa propre vie sentimentale tourmentée : un mariage heureux, un enfant, un divorce après une rencontre amoureuse obsédante. Un récit intimiste, suggestif dans son évocation du retour aux sources, mais un peu lent et artificiel.