Ce que le jour doit à la nuit

KHADRA Yasmina

Younes migre dans les années trente à Oran avec son père, un paysan ruiné. Adopté par un oncle, pharmacien marié à une Française qui l’appelle Jonas, il vit une jeunesse dorée, complaisamment décrite, dans un village viticole et se lie d’amitié avec trois fils de colons. L’arrivée de la belle Émilie dont tous tombent amoureux, puis les cruautés de la guerre d’indépendance l’isolent progressivement : Jonas prend conscience de sa différence et de son irrésolution. L’amitié pourra-t-elle resurgir ?

 

Non-violent, replié sur lui, Jonas-Younes vit mal la fracture au moment où son pays se déchire en deux camps irréductibles. Partagé entre deux cultures, il est dans la lignée du héros de L’Attentat (NB novembre 2005). Le style reflète les situations, tantôt âpres, tantôt tendres. Les paysages évoqués avec lyrisme montrent l’attachement profond des personnages pour l’Algérie. Un roman fort, décrivant les blessures et laissant espérer la réconciliation.