Les figuiers de Barbarie

BOUDJEDRA Rachid

Le narrateur et son cousin Omar se retrouvent en 1990 sur un vol Alger-Constantine. Le passĂ© remonte Ă  la surface : leur enfance, les vacances communes en famille, leurs Ă©bats sexuels d’adolescents, leur engagement comme fellagha dans la guerre d’indĂ©pendance. Tous deux dĂ©plorent amĂšrement l’absence de dĂ©mocratie dans leur pays « libĂ©ré ». Omar culpabilise parce que son pĂšre a Ă©tĂ© commissaire de police sous la domination française et que son frĂšre avait servi l’OAS.

 

Ce dernier opus de Rachid Boudjedra (Fascination, NB novembre 2000) est surtout une Ă©vocation douloureuse de la colonisation ainsi que de la guerre d’AlgĂ©rie, de ses horreurs, des dĂ©chirements et des cas de conscience qu’elle a gĂ©nĂ©rĂ©s. Évocation qui Ă©claire la tragĂ©die d’un peuple finalement spoliĂ© des libertĂ©s pour lesquelles il s’était battu. Pour marquer le caractĂšre obsessionnel de ces souvenirs, l’auteur use de redondances un peu lassantes. Mais l’écriture est riche, Ă  la fois sobre et d’une grande intensitĂ©.