C’était notre terre

BELEZI Mathieu

En Kabylie, une famille fortunée possède un vaste domaine. Le père, la mère, le fils et deux filles vivent dans une oisiveté luxueuse et aveugle, convaincus, comme leurs homologues, d’avoir apporté civilisation et modernisme à l’Algérie, cultivant leur supériorité obsessionnelle jusqu’à la démence. Et pourtant, dans ce pays mijote un antagonisme fondamental qui éclatera en un conflit atroce et s’achèvera par l’indépendance pour les uns, l’exil ravageur pour les autres.

 

Chaque chapitre, long monologue quasi psalmodié comme pour étayer une pensée monomaniaque, voit un des membres de la famille, ainsi que Fatima la servante, remâcher ses aigreurs, sa quête d’un bonheur rêvé. Cette structure serinée pourrait scander une saga de tous les émigrés, mais ne rythme que les agissements d’une seule catégorie de pieds-noirs, ressassés par leurs partisans et adversaires.