Tchon Tchon Bleu

CARPI Pinin, HERBÉRA Ghislaine

Tchon Tchon Bleu vit heureux, au fin fond de la campagne chinoise : un champ d’orangers lui fournit sa boisson prĂ©fĂ©rĂ©e, un parasol orange et bleu lui sert de toit. Trois amis : son chien Bleu, son chat O Ran Ge et un poisson bleu qui cabriole dans son bocal. Bleu est orange, comme l’indique son nom, O ran Ge est bleu pour la mĂȘme raison, quant au poisson, en chinois, il fait bleubleubleu !  Survient l’Empereur qui cherche sa belle : son visage lui apparaĂźt  par intermittences, quand il jette des perles dans l’eau de la riviĂšre, des perles grosses comme des cerises. Sans rien connaĂźtre de son identitĂ©, Tchon Tchon va l’aider


Commence alors une aventure aux rebondissements nombreux oĂč se tissent une histoire d’amitiĂ© et une histoire d’amour, l’une et l’autre sans cesse mises Ă  l’épreuve. Le bon sens du hĂ©ros, sa gĂ©nĂ©rositĂ© sans failles et sa combativitĂ© font ressortir la candeur du monarque malheureux qui ne connaĂźt rien Ă  la vie ! Tchon Tchon l’accompagne  dans un voyage initiatique, entre morale et politique, Ă  la dĂ©couverte de l’amour vrai, de la vanitĂ© du pouvoir et des devoirs d’un Prince.

Ce rĂ©cit d’apprentissage a la forme d’un conte.  Un conte solaire oĂč le merveilleux guide la construction des personnages, des dĂ©cors et des pĂ©ripĂ©ties de l’action : des fantĂŽmes farceurs, des fĂ©es rigolotes qui se chamaillent, des bandits moustachus jamais Ă  court de stupiditĂ©s ou de bouffonneries, des gĂ©nĂ©raux va-t-en-guerre de pacotille
 peuplent une Chine impĂ©riale oĂč le thĂ© au jasmin, la soupe au poulet Ă  l’orange, les grottes profondes et les jardins fleuris font trĂšs librement Ă©cho Ă  nos images de l’Empire du Milieu. Un feu d’artifice de fantaisie, de la logique absurde des patronymes Ă  l’invraisemblable cohĂ©rence des comportements Ă  l’enchaĂźnement en cascade des chapitres jusqu’au dĂ©nouement attendu !

Au plaisir du texte s’ajoute celui d’une illustration abondante et de qualité : des aquarelles qui jouent sur le mode de l’humour  avec les codes expressifs de l’iconographie chinoise ponctuent le texte de commentaires graphiques drĂŽles aux couleurs originales.

PubliĂ© en Italie en 1968, ce roman bĂ©nĂ©ficie d’une excellente traduction qui restitue le ton lĂ©ger, le rythme contĂ© et les jeux d’assonances  sinologues du texte italien !