Sur la touche

CHRISTENSEN Lars Saabye

Otto est passionnĂ© de foot mais n’ayant ni ballon pour s’exercer, ni chaussures pour jouer, il est condamnĂ© Ă  regarder les matches. Un jour, il lance une pierre contre l’arbitre et la consĂ©quence dĂ©passe les intentions. Depuis, tout va de travers dans la vie du garçon : il se sent coupable de tout et redoute tout. Et le pire arrive : son pĂšre, dĂ©mĂ©nageur, fait une chute en transportant un piano et se retrouve paralysĂ©. Otto se raccroche Ă  son idĂ©al et s’exerce patiemment Ă  faire des dribbles, avec un ballon volĂ© d’abord, puis avec le ballon offert par son pĂšre, que l’accident n’a pas amputĂ© de son amour attentif. Ce qui fait le charme du rĂ©cit, c’est la bienveillance de l’entourage – parents, adultes, camarades – et l’acharnement du hĂ©ros Ă  rĂ©aliser son rĂȘve, en solitaire, mais avec une personnalitĂ© ouverte qui permet aux autres de l’accompagner discrĂštement, de l’encourager par ces petits gestes de la vie qui font aller de l’avant. L’image de l’horloge intĂ©rieure d’Otto traduit finement ses sentiments intimes. Qu’elle s’arrĂȘte de battre, ou que son tic tac devienne obsĂ©dant, et le poids de la faute ou l’angoisse immobilisant le jeune hĂ©ros, deviennent immĂ©diatement sensibles au lecteur. Cette approche originale Ă©claire Ă©tonnamment la relativitĂ© du temps qui passe : perdre son short au cours d’un match, quelle Ă©preuve interminable ! Le rĂ©cit a un style et une sensibilitĂ© qui rapprochent immĂ©diatement le lecteur et les personnages.