Samedi

McEWAN Ian

Pour ce neurochirurgien londonien, quelques Ă©motions augurent mal d’un Samedi ordinaire. Il voit un avion en feu traverser le ciel, a un lĂ©ger accrochage avec un automobiliste agressif, puis reprend le cours de ses occupations : partie de squash, visite Ă  une mĂšre sĂ©nile, prĂ©paration mĂ©ticuleuse d’un repas en l’honneur de sa fille poĂ©tesse et de son fils, musicien de blues, attente du retour de sa femme. Alors, brutalement, la violence fait irruption dans la maison, dans sa vie familiale et conjugale prĂ©sente et passĂ©e


 

Le rĂ©cit est classiquement construit sur vingt-quatre heures, englobant le lointain passĂ© de la rencontre amoureuse du couple, sa vie intime et sexuelle du moment. Il alterne les descriptions de la partie de squash, l’analyse technique d’opĂ©rations du cerveau, et aussi une rĂ©flexion aiguisĂ©e sur le comportement grĂ©gaire du citoyen occidental.

 

Ce magnifique roman allie la prĂ©cision de l’entomologiste aux mĂ©andres d’une introspection permanente. Le lecteur est envoĂ»tĂ© par le dĂ©roulement imprĂ©vu des choses de la vie – Ă©motions, malentendus, drames – exprimĂ© avec un talent pleinement maĂźtrisĂ©, maintes fois manifestĂ© antĂ©rieurement, notamment dans DĂ©lire d’amour (NB mai 1999). L’épisode final est lourd d’un suspense dramatique.