Quand elle sera reine

HAUSFATER Rachel

 

La mère de Mira est partie à sa naissance, ne lui laissant en héritage qu’un livre et sa chevelure noire aux reflets flamboyants. Sa marâtre la déteste, son père est souvent absent. À la mort de la belle-mère, Mira prend en charge la maisonnée. Solitaire, animée par un feu intérieur brûlant, aidée par l’institutrice et les livres, elle grandit en nourrissant ses rêves, découvre le désir et l’amour. Mais la guerre qui se rapproche inéluctablement la désigne comme ennemie : elle doit fuir.

Instinctivement vivante malgré l’adversité croissante, soutenue alternativement par la colère et l’amour, l’héroïne mène une quête difficile, dont les aspects heurtés, souvent chaotiques, sont interprétés dans une écriture très imagée, syncopée, répétitive pour mieux marquer les à-coups d’un parcours douloureux. L’éveil du corps, l’amour physique, ses délices et ses douleurs, la guerre, la haine, la déportation puis l’extermination, les problèmes d’origine, l’écartèlement entre deux cultures, la différence qui condamne à la solitude : ces thèmes chers à l’auteur sont traduits sous une forme allégorique, avec des références non explicites à  la deuxième guerre mondiale. Cette célébration de la vie en fin de compte triomphante plaira ou déconcertera, selon la façon dont  l’écriture, très travaillée, sera perçue.