Avaler tout cru

STERCK Marita de

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JoppĂ©, fils de Lex, fils de Pol, fils ( ?) de Tist. MĂȘme caractĂšre de cochon, mĂȘme goĂ»t pour la biĂšre, mĂȘme amour rĂ©ciproque entre l’ancĂȘtre et l’arriĂšre-petit-fils. Une vaste fresque, faite d’allers et retours dans le temps – 2003-1913 – oĂč des conflits n’ont cessĂ© de secouer le monde et les familles. JoppĂ©, dix-huit ans, prĂ©pare une grande manifestation pacifique pour la paix en Irak, mais Tist, conteur prodigieux, dĂ©crit la rĂ©alitĂ© de la vie des populations pendant les deux guerres : enfants mourant de faim, dĂ©sespoir des mĂšres d’oĂč est nĂ©e la lĂ©gende de la croqueuse d’os avalant tout cru les petits depuis la mort du sien.

Ce beau rĂ©cit, marquĂ© de lyrisme, est profond ; la renaissance constante de ces conflits familiaux, nĂ©s du manque de confiance en l’autre, appelle une vĂ©ritable prise de conscience de la violence qui ne lĂąche jamais l’homme. Cependant, ce livre, long, dense, aborde trop de questions. La dĂ©chĂ©ance physique du vieillard soulĂšve, en fin d’ouvrage, le problĂšme de la libertĂ© de choisir sa mort, la possibilitĂ© d’un au-delĂ , la paix nĂ©e de l’aveu d’un lourd secret. Tous sujets pour une autre oeuvre, sĂ»rement aussi forte.