Pas son genre

Professeur de lycée, François Clément quitte trois jours par semaine la capitale pour enseigner la philosophie à Arras. Il y remarque une jeune coiffeuse qui a « l’allure de sa profession » et en fait sa maîtresse, bien qu’elle ne soit pas son genre. La trame de l’histoire est simple, jalonnée par les étapes d’une liaison qui dure le temps de l’année scolaire. Le récit se focalise sur les différences entre les deux partenaires et le comportement peu élégant du professeur. Fidèle à l’autofiction (Faux-père, NB novembre 2008), Philippe Vilain se projette dans le narrateur qui, dès le premier chapitre, confesse l’indécision qui gouverne sa vie sentimentale. Sur les intermittences du coeur masculin chères à l’auteur vient se greffer une dimension sociologique. Est-il possible d’aimer en dehors de sa classe sociale ? La réponse ne vient pas de là où on peut l’attendre, ajoutant le plaisir de la chute à la finesse de l’analyse et à l’élégance du style.