Naufragée

ESTIBAL Sylvain

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Les bords du Tage : un quai, un escalier, un grillage, des cabanons et des gravats ; une péniche, une silhouette d’homme et un visage de femme. Ce n’est pas le Portugal ensoleillé, mais les zones sombres et brumeuses des matins tristes. Ces photos en noir et blanc, estompées, inspirent à un écrivain l’histoire d’une femme qui après avoir recueilli un jeune clandestin,  décide de faire à son tour le périple d’un village d’Afrique aux rivages de l’Europe. Interrogée par la police lorsque son bateau fait naufrage près des côtes, elle explique l’amour, le besoin de comprendre, de partager une expérience.

L’artifice est perceptible, c’est presque inévitable, mais l’auteur relève étonnamment bien le défi proposé : inventer une histoire à partir de douze photos dont il ne sait rien. Le texte est bien écrit, prenant. Comme les clichés, il laisse planer un sentiment d’incertitude, de mystère.